Actualités

La beauté à travers les siècles et les cultures

l'histoire de la beauté

Représentée à travers de nombreux chefs d’œuvres artistiques tels que la Naissance de venus, les sérigraphies de Marilyn Monroe et les portraits d’Audrey Hepburn, la beauté reste un sujet de préoccupation majeure. Sa perception et sa notion ont évolué au rythme des codes esthétiques, sociologiques et culturels amenant ainsi les cosmétiques.

De tout temps, la quête d’idéal d’esthétisme est un sujet de réflexion et d’analyse. Michel-Ange disait : « Mes yeux épris de belles choses et mon âme éprise de son salut n’ont point d’autre moyen que de s’élever au ciel, pour contempler toutes ces beautés ». Pas étonnant que les femmes soient devenues des muses capables de sublimer la créativité des artistes, qui nous ont révélé les plus belles pensées et œuvres artistiques. Des intemporels qui véhiculent douceur, tendresse et amour aidant à adoucir un monde souvent plongé dans l’interrogation.

À la préhistoire (vers 3 500 avant J-C)

Les femmes arborent des formes généreuses, se tressent les cheveux et se lavent avec des pâtes savonneuses. Le maquillage est obtenu à partir de minéraux et de végétaux (ocres jaune et rouge, oxydes de fer et de manganèse et charbon). Il symbolise un mode de communication et permet de hiérarchiser les différents membres d’un même groupe. Les peintures corporelles sont employées pour les célébrations et les cendres permettent de protéger du soleil et des insectes.

Dans l’Egypte ancienne (vers 3200 avant J.-C) 

La femme est mince et élancée, sa peau est lisse, brune et gracieuse. Les égyptiens se lavent tous les jours, les plus aisés se frottent avec du natron (bicarbonate naturel) et de la pate de cendre d’argile dans des bains d’eau parfumés ou encore dans du lait d’ânesse.  Le parfum a également une place importante, le plus sacré est le kyphi. Cette senteur concentrée en oliban, myrrhe, cannelle, bois de santal, genévrier, menthe et coriandre est concoctée à Edfou, le temple dédié au dieu Horus. Ils préparent aussi des soins, Cléopâtre réalise un masque avec des tranches de pain imbibées de lait d’ânesse pour conserver la fraicheur du teint. Les femmes se noircissent les cheveux avec de l’oxyde de plomb mélangé à de l’eau et les recouvrent avec des huiles aromatisées pour les entretenir et les coiffer. Elles portent aussi des perruques bleutées, confectionnées avec de la soie, du crin ou de véritables cheveux frisés ou tressés.  Le maquillage permet d’atteindre un idéal de beauté mais est aussi doté d’une puissante magie. Les égyptiens se servent de la malachite qui symbolise la nature et la jeunesse, une pierre verte, couleur du dieu Osiris. Associé à de silice de cuivre (poudre mêlée à des matières grasses), un ingrédient protégeant des maladies oculaires, elle servait de pigment pour les fards à paupières. Les pommades sont conçues avec de l’ocre jaune afin d’éclaircir l’épiderme. Les poudres sont travaillées avec de farine de gypse (sulfate hydraté de calcium naturel) pour donner de l’éclat au teint. À la fin de l’ancien régime, l’œil est encerclé de noir avec du khôl, qui est fabriqué avec de la galène (sulfure naturel de plomb). Les ombres à paupières déclinées dans les nuances de vert, turquoise, terra-cotta, oxyde de cuivre et carbone, sont élaborés à partir de composants broyés. Les sourcils sont allongés et noircis et les pommettes sont rosies. D’ailleurs, les peintures sur la tombe de Néfertiti, épouse de Ramsès II, la représente avec un léger rose aux joues. La bouche est rose ou carminée et les ongles des mains et des pieds sont colorés au henné. Le rouge à lèvres est composé d’un mélange de cire d’abeille et d’un colorant rouge.

Dans la Grèce antique (ente 3500 avant J-C et 476 après J-C)

La cosmétique est vénérée telle une science, le soin du corps y est pratiqué, le bain parfumé à l’ambroisie se succède par un massage aux huiles aromatiques. Les femmes se servent d’éponges imbibées d’eau qu’elles appliquent sur les différentes zones du corps pour estomper les rides et resserrer les tissus relâchés. Le blanc de céruse (carbonate de plomb), le plâtre ou encore la craie sont répartis du cou jusqu’au épaules pour offrir un teint pâle. De la poudre rouge concentrée en minéraux ou végétaux est répandue sur les joues pour camoufler les imperfections de la peau. Les yeux sont peints au safran ou à la cendre et les cils ainsi que les sourcils sont recouvert de brillantine ou d’antimoine grâce à un savant mélange de blanc d’œufs et de gomme ammoniaque afin de les noircir. À Athènes, l’art du fard est destiné aux courtisanes, car il est signe de simulacre et d’illusion. Les femmes de bonne famille réservaient cela à leur mari ou à leurs convives. Plus tard, agrandir le regard devient tendance, la paupière est recouverte de noir d’encens. Le nettoyage des dents s’effectue à l’aide d’une brosse sur laquelle est disposée une poudre odorante. Les grecs utilisent également un liquide aromatique en guise de bain de bouche pour parfumer l’haleine. Les confectionneurs de drogues fabriquent des produits mystérieux poussant les femmes à la consommation en abusant souvent de leur crédulité.

Dans les pays nordiques (entre 1600 avant J-C et 800 après J-C)

 Les femmes se lavent le corps et se teignent les cheveux avec du sapo et utilise la lanoline en produit de soin. Chez les celtes et les vikings, le maquillage corporel est employé pour les célébrations et les sacrifices. Les druides utilisent des extraits d’arbres (chêne, saule, lierre et genévrier) pour traiter les infections cutanées (eczéma et acné), les rides et la cellulite.

Dans la dynastie Chang  (de 1550 à 1050 Avant J-C)

L’art du maquillage en Asie est associé à une démarche spirituelle, les lèvres et les joues sont colorées. L’usage du vernis arrive après, il est élaboré soit avec de la gomme arabique, des blancs d’œufs, de la gélatine et de la cire d’abeille soit avec de la poudre de pétales de rose, d’orchidées et d’impatiente et de l’alun.

En Inde antique (vers 1500 Avant J-C)

Beauté et pureté sont les maîtres mots de cette époque. La tradition pour les futurs mariés est de dessiner un point rouge en forme de goutte entre les sourcils de la promise. Il représente le sang mais a aussi une signification ésotérique, c’est le sixième chakra qui retient l’énergie du corps.

Dans la Rome antique (vers 753 avant J-C)

La mode est à la blancheur absolue du teint grâce à l’utilisation de céruse. Les femmes habillent leurs joues avec des rouges à base de soufre, de mercure, de poudre de tyr et de pétales de coquelicot. Ces substances peuvent également être disposées sur les lèvres pour faire ressortir la blancheur des dents. Les yeux sont recouverts de carbone et les sourcils colorés avec du noir de fumée. Les ongles sont peints à l’aide d’une coloration à base d’insectes. Il est de bon ton de se maquiller légèrement afin de s’embellir tout en paraissant naturelle. Pour prendre soin de la peau les femmes ont recours à l’application de miel et d’huile. Le parfum, quant à lui, a une dimension spirituelle, on l’emploie pour les rituels religieux et funéraires. Les romains prennent des bains de vapeurs et se lavent avec un mélange de soude, de cendre et d’huile. Pour lutter contre les rides, ils utilisent du lait d’ânesse, de la graisse de cygne, de la gomme arabique, des urines d’animaux et du placenta. 

Au Moyen-Age (entre 476 et 1492) 

En ces temps, l’hygiène est synonyme de maladie, se laver est la porte ouverte à tous les microbes. De plus, toute tentative de maquillage est perçue comme contraire à la volonté du seigneur. L’esthétique doit être naturelle, les artifices sont l’œuvre du diable. « Le maquillage est un subterfuge qui dissimule l’horreur et la puanteur du corps et de l’âme ». Le canon médiéval évoque l’innocence et la pureté, la femme doit avoir un teint blanc, des lèvres roses et une chevelure blonde. Les produits alimentaires sont utilisés comme soins de beauté. Le lait caillé permet d’évincer les pustules, le jus de concombre d’effacer les taches de rousseurs et l’ortie bouillie de donner bonne mine. Pour préserver leur beauté, les femmes prennent des bains de vapeurs et utilisent de poudres blanches à base de froment, de céruse et de plomb. Elles s’épilent le front avec un cocktail de chaux vive et de sulfure naturel d’arsenic. Pour limiter la repousse du poil, elles ont recours à une solution pour le moins étrange : du sang de grenouille et mêlé à celui de chauve-souris.

À la Renaissance (entre 1492 et 1600)

Sous Catherine de Médicis le teint est blanc et mat grâce à l’emploi d’amidon, d’alun calciné, de talc, de bulbes et autres racines. Les dents sont frottées avec une préparation à base de poudre de corail rouge, de sang de dragon, de tartre de vin blanc, d’os de seiche, de noyau de pêche et de cannelle. Les mouches sont employées pour dissimuler les imperfections cutanées (rougeurs, boutons et taches). Sous Louis XV, les dames de la Cour portent du fard rouge sur les pommettes et des eaux de parfums, mais ne mettent pas de rouge à lèvres. Pour une meilleure fixation des fards et des teintes plus vives, des substances d’origines métallique sont utilisées telles que le vermillon, le cinabre ou encore le minimum. Cependant l’application de ce type de fard se révèle nocive pour la santé (altération du teint, perte des dents, coliques et troubles oculaires et neurologiques). Pour remédier à cela, les femmes se tournent vers des produits moins dangereux : blanc de Venise et rouge de safran. Pour lutter contre les rougeurs, elles portent un masque composé de sang chaud de poulet ou de pigeon. Pour blondir leurs cheveux, les femmes s’enduisent d’une solution à base de safran et de citron sur la chevelure et s’expose au soleil en se protégeant le visage. Diane de Poitiers buvait de l’or potable, connu pour ses vertus immortelles, dans des bouillons. Pour rendre la peau douce et ferme, Gabrielle D’Estrées prenait une hirondelle entière non plumée et non vidée, elle l’ouvrait et y mettez de la térébenthine de Venise, des fleurs de lys, des œufs frais, du miel, des perles broyées et du camphre. Le tout dans un chaudron, qu’elle faisait chauffer, puis, elle écrasait au mortier et ajoutait un peu de musc et d’ambre gris. Une fois la solution obtenue, elle la distillait dans un alambic de verre.

Au siècle des Lumières (entre 1715 et 1789) 

Les yeux prennent une place importante, l’esthétique dépend de l’expression du regard. Une femme pas forcément jolie le devient lorsque son visage s’anime. Dans son œuvre intitulée L’Histoire de la beauté de la renaissance à nos jours, Georges Vigarello écrit « Eclairs ou flambeaux, ils incarnent les astres, le soleil, le scintillement du ciel ». L’objectif de cette époque est d’acquérir une forme de beauté en estompant les défauts cutanés à l’aide de fards et de mouches. Huiles, eaux de talc, mouchoirs cosmétiques et orcanette de Provence se développent. S’ajoute également la poudre vermillon, un rouge à base de mercure et de souffre, qui, plus tard n’est plus utilisé par les parfumeurs car jugés trop mauvais pour la santé. Après la mort de Louis XIII, Anne d’Autriche supprime le maquillage. À la Cour de Versailles la tendance est de se recouvrir de talc et de blanc d’Espagne mélangés à de la cire ou de blanc de baleine afin de camoufler les imperfections (cicatrice de petites véroles, boutons ou dartres). Sous Louis XV, les dames de la Cour portent des fards tirant sur le grenat, les simples bourgeoises utilisent du rouge plus clair et les courtisanes un rouge très extravagant. Les femmes privilégient les pommettes aux rouges à lèvres. Pour prendre soin de la peau Marie Antoinette, icône de ce siècle prenait une pinte de crème fraîche, dans laquelle elle rajoutait des fleurs de nénuphars, de lys, des fèves et des roses, qu’elle faisait ensuite bouillir au bain marie. En 1778, le roi fonde la société royale de médecine pour régir les autorisations concernant les remèdes secrets. En ce temps-là les matières végétales ont un franc succès car elles sont reconnues moins dangereuses que la plupart des ingrédients contenus dans les cosmétiques. La consommation de savon augmente considérablement.

Au XIXème siècle (entre 1801 et 1900)

La bourgeoise est gracieuse et charnue, elle porte de la poudre de riz, si elle est brune un peu de rouge sur les joues et du rose si elle est blonde. Elle se noircit les yeux et met de la brillantine sur ses sourcils. Elle utilise un shampoing à base de cognac et de jaunes d’œufs et se teint les cheveux avec de l’indigo et des coquilles de noix. En 1830, la mode de la classe moyenne est d’avoir l’air mourant, avoir bonne mine est réservé à la l’élite. Les paupières sont teintées de jaune ou de bleu, les femmes dorment peu pour obtenir des cernes et se frottent avec des linges parfumés. Elisabeth d’Autriche s’entourait des meilleurs conseillers pour arriver à ses fins en matière de beauté. La pharmacie du Palais Schoenbrunn lui servait de laboratoire de recherche. Le matin elle utilisait une crème intitulée Céleste composée de cire blanche, de graisse de baleine, d’huile d’amande douce et d’eau de roses. Ou encore la fameuse crème de fraise de Guerlain. D’autres recettes sont également très appréciée telles que la Cold-Cream concentré en huiles d’amandes, beurré de cacao, cire d’abeille et eau de roses ainsi que de nombreuses lotions à la camomille, à la lavande ou aux violettes. L’impératrice Eugenie utilisait une eau de Cologne Guerlain à base de romarin et fleurs d’oranger conçue spécialement pour elle.

Une grande maison

En 1862 Joseph Albert Ponsin fonde la parfumerie théâtrale Ponsin, qui est reprise en 1868 par Alexandre Napoléon Bourjois et devient la marque de maquillage que l’on connaît tous. La poudre de riz Java est lancée par l’entreprise en 1879, célèbre dans le monde entier, son argumentaire disait « Cette poudre adhère à la peau et lui communique le velouté et la fraîcheur de la plus exaltante jeunesse ». Pour offrir une alternative aux fards gras, Bourjois lance en 1881 les premiers fards secs. Ces derniers sont élaborés avec un mélange de poudre et d’eau, puis séchés sur une plaque et enfin polis à la main. Dix ans après, l’usine de Pantin conçoit 700 références en parfumerie et de toilette : des savons, de la brillantine, des fards, des tablettes indiennes (ancêtre du mascara), des fixe-moustaches…

Au XXème siècle

Dans les années 1910 le maquillage est accordé mais pour un usage léger, puis les crèmes, les fards, les eaux de toilette, les savons, les poudres et autres produits envahissent ensuite les magasins. Maybeline créé le premier mascara en 1913 et le fard pastel voit le jour, il est présenté dans de petites boîtes rondes en carton avec des motifs floraux, puis change de packaging en 1950 pour le plastique. Avec l’émancipation de la femme durant les années 20 la tendance est aux coupes à la garçonne et c’est le grand retour du maquillage et des cold-cream. En 1924, la famille Wertheimer s’associe à Coco Chanel pour fonder la société de parfums Chanel et commercialiser le N°5 ainsi que d’autres senteurs qui suivirent. Le rouge à lèvres Rouge Baiser en apparait en 1927 et le vernis à ongles Revlon Red en 1932. Dans les années 30 les soins du corps et du visage vont ensemble, les instituts proposent maquillage, relaxation et produits pour le corps. Durant la guerre les magazines de beauté font leur apparition, Helene Rubinstein invente le mascara waterproof ainsi qu’une crème pour le teint et créée de petites trousses avec poudre et bâton de rouge. Elisabeth Arden élabore une lotion colorante pour les jambes et Estéé Lauder dévoile le démaquillant, elle déclare dans un magazine « il n’y a pas de femmes laides, il n’y a que des femmes paresseuses ». Dans les années 50 et 60 deux icônes du cinéma dominent ces époques, Marilyn Monroe représente le glamour et Audrey Hepburn la classe par excellence. À partir des années 80, le hâle devient incontournable, ampoules, gélules et cachets permettent d’obtenir une peau satinée et les essences pour hommes se développent. C’est aussi le culte du corps avec la génération gym tonic avec Cindy Crawfod et Elle McPherson surnommée « The Body » pour ses mensurations parfaites. Inédit dans ces années-là, en 1985 l’Oréal lance la ligne de cosmétique Biotherm Homme.

Aujourd’hui encore la notion de beauté ne s’attribue pas sur la base de critères figés. Elle évolue aux fils des saisons, des années et diffère toujours d’un pays à l’autre. Chacun peut donner SA définition de la beauté.

Préparations d’antan 

  • Teint éclatant : Broyer du massicot, le mélanger avec de l’eau et le faire bouillir. Laisser refroidir et appliquer sur le visage. A faire poser toute la nuit et le retirer le lendemain.
  • Fond de teint au henné : Mélanger un citron avec une cuillère à soupe de miel. Ajouter du henné jusqu’à obtenir la teinte souhaitée, puis un verre de lait. Laisser reposer deux jours.
  • Masque à la carotte : Mélanger du jus de carotte avec du miel, laisser reposer 20 minutes sur le visage.
  • Antirides : Faire un masque avec quelques onces de fleur de froment et quelques blancs d’œufs. Laisser poser toute la nuit sur le visage et le retirer le lendemain à l’eau tiède.
  • Bain rajeunissant : Verser 3 poignées de feuilles de menthe, 2 poignés de fleurs de glycine, 15 gouttes d’essence de rose et 1 poignée de fleurs et de feuilles de mauve. Tout cela dans de l’eau bouillante. Un rituel à effectuer deux fois par semaine et rester dans l’eau 30 min en se massant.
  • Poches sous les yeux : Appliquer sous les yeux des compresses avec une poignée de cerfeuil et quelques gouttes de menthe et manger tous les jours 2 cuillères de myrtilles.
  • Chute des cheveux : Appliquer sur le cuir chevelu du chou séché broyé et du lin avec de l’eau ou de la racine de lotus
  • Huile de jouvence des romains : avant le soin habituel appliquer matin et soir de l’huile essentielle de ciste et de l’huile de sisymbre

Bibliographie et site web 

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *